Topographie et voirie de Saint Aubin des Landes vers 1880

Texte tiré des écrits paroissiaux aimablement prêtés par Monsieur l’Abbé BAZIN.

« Le bourg de Saint Aubin des Landes est situé au sud de la paroisse sur un pittoresque et joli coteau à 28 km est de Rennes, son évêché et son ressort (sa juridiction), et à 7,6 km sud-ouest de Vitré, son arrondissement et son caton (ouest). La paroisse s’étend au nord, à l’est et à l’ouest sur un plateau entrecoupé de ruisseaux qui se déversent au nord dans la Vilaine qui borde la commune au nord, et au sud dans le ruisseau de la Bicheptière. Les paroisses limitrophes sont à l’est : Etrelles, au sud-est : Torcé, au sud-ouest : Cornillé, au nord-ouest : St-Jean-sur-Vilaine, et au nord : Pocé-les-Bois.


Autrefois, le chemin de Saint-Jean arrivait sur St-Aubin à l’est du village de la Gérardays. Il traversait la Vilaine par un gué, en amont du Moulin de Brétigneul à environ 900 mètres, et se dirigeait par la Gibretays. Une section de ce chemin, passant par les prairies de Brétigneul, traversait le village de la Tativellière. Vers le XVIe siècle, les moines de Ste-Melaine de Rennes, étaient venus s’établir sur le terrain de Brétigneul (Bréttaignolles), ils construisirent un moulin sur la Vilaine au lieu-dit le Moulin Neuf en St-Didier, et en face du village de la Priolais à St-Jean (La Priolais corruption du mot prieuré, a dû être un hospice ou une maison de santé pour les moines). Le nom de Bréttaignolles a dû comprendre une certaine étendue du territoire situé en St-Aubin, Cornillé et St-Didier. Actuellement, c’est le nom d’une ferme et d’un moulin construits postérieurement à St-Aubin.

Le Moulin Neuf était établi à environ 200 mètres au-dessous du confluent de la Vilaine et du ruisseau de la Bicheptière qui se déversait à cette époque à environ 300 mètres en dessous du tunnel, interceptait les eaux de ces deux courants et les faisait remonter à une assez grande distance, de sorte que les deux vallées formaient un espace de lac. C’est probablement ce qui a fait donner ce nom au village des “Lacs” en St-Aubin.

Avant la révolution de 1789, il n’y avait aucun chemin entretenu en St-Aubin, sauf la partie comprise entre le village de la Boulerie et le Moulin de la Courbe en Pocé. Les barons de Vitré avaient à leur charge le soin de parer les chemins et routes pendant l’espace d’une lieue (2400 toises) autour de cette ville. Le point de départ commençait au centre de la cité, au lieu-dit Bourienne (carrefour des rues Poterie, d’Embas et Baudrairie) où se trouvait la halle de la viande, dite aussi cohue. Pour la route de Vitré à St-Aubin, le point terminal était l’entrée du village de la Boulerie. Ce pavé a disparu complètement en St-Aubin vers 1850. Cette partie de la route porte encore le nom populaire de Pavé de la Boulerie.
Avant 1789, les habitants de St-Aubin étaient obligés à faire quelques journées de corvée sur la route royale de Vitré à Rennes. Ils étaient aussi réquisitionnées pour transporter avec leurs voitures les bagages militaires.

La route de Louvigné-de-Bais à Vitré cessa de passer par le village des Beuvrières après la construction de la route Vitré/Redon. Cette belle route devait passer par Cornillé, St-Aubin, Pocé, mais malheureusement les municipalités de ces 3 communes la refusèrent, subissant en cela une influence intéressée.

La première route qui fut faite après la Révolution est celle de Vitré à Cornillé passant par le bourg de St-Aubin entre l’église et le presbytère, par devant la maison d’école et ensuite traversait à gué le ruisseau après avoir côtoyé le Tertre. Elle ne fût achevée complètement qu’en 1867 avec la rectification actuelle en dehors du bourg de St-Aubin.

La deuxième route est celle des Lacs, à la limite d’Étrelles, traversant toute la paroisse de St-Aubin dans sa partie la plus élevée, commencée en 1868, elle fût terminée en 1881.

La troisième route est celle de la halte des Lacs, ou plutôt du village de Brétigneul à Cornillé, commencée en 1881 et achevée en 1886.

Il n’y avait aucun pont en pierre, les voitures étaient obligées de passer à gué, de sorte que dans les grandes inondations les habitants de St-Aubin ne pouvaient accéder par aucun endroit à la ville de Vitré et aux autres paroisses, si ce n’est du côté d’Étrelles.

Le premier pont construit fut celui de la Courbe, sur la Vilaine en 1854 avec le concours des communes de Cornillé, St-Aubin, Pocé, Vitré et une subvention.
Le second pont est celui du bourg en 1866. La tranchée du bourg a coûté à St-Aubin 18000 francs y compris la moitié du pont. Les travaux durèrent environ 18 ans, à 1000 francs de prestations par année.

Le troisième pont est celui de Brétigneul sur la Vilaine, construit en 1879 par la Département. Il a coûté 20000 francs et a trois arches de 5,50 m de large chacune et de 4,60 de hauteur. La tranchée dans le roc, comprise entre ce pont et la halte, fut faite l’année suivante et a coûté 18000 francs au Département avec la chaussée.

Le quatrième pont est celui de la route des Lacs à Cornillé sur le ruisseau de la Bicheptière. Il a été construit en 1885 aux frais du Département. Toutefois, il est bon d’observer que Monsieur Croizé Dubourg, propriétaire de l’ardoisière, aurait construit vers 1832 deux ponts en bois pour les voitures ; le premier sur le ruisseau de la Bicheptière près du village actuel de la Maisonneuve, la deuxième sur la Vilaine, sur l’emplacement du pont actuel de Brétigneul. Ces deux ponts servaient à l’exploitation de la carrière. »